lundi 27 avril 2009

Le temple du savoir transformé en arène de lutte en une après-midi



Il est 16 heures en ce vendredi 24 avril 2009. Des groupes d’étudiants et habitants des quartiers environnants Fas, Gueule-Tapée convergent vers le stade de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où va se dérouler un tournoi de combat de lutte. Petit à petit le stade dénommé « stade de France » commence à refuser du monde. A l’entrée de la tribune, deux tables ont été installées. Deux hommes, casquette bien vissée s’inscrivent les « étudiants lutteurs ». D’un côté, les batteurs de tam-tam mettent de l’ambiance dans un rythme purement sérère et les haut-parleurs distillent en sourdine de la musique de la cantatrice Yandé Codou SENE. De l’autre, les organisateurs mettent les bouchés double pour les derniers réglages. A l’intérieur du terrain, l’enceinte est délimitée par des sacs de sables et deux projecteurs y sont braqués. 16 heures 30minute plus de place dans le stade, même les vendeurs de « seddo » et de cacahuétes sont au rendez vous. « Nous ne pouvons pas manqué cette manifestation. Il y a du monde et nous pouvons faire de belles affaires » argue Moussa GAYE, vendeur de « seddo » assis devant sa table et deux portales à la main. A quelques heures du démarrage, les étudiants retardataires arrivent et assaillent le monsieur chargé des inscriptions. « C’est fini nous étions là depuis 15 heures » annonce t-il dans un ton ferme. « Non grand, il faut ajouter nos noms sur la listes .Nous étions en cours » justifie un étudiant. Soudain, un autre arrive, bien habillé : chemise blanche assortie d’un pantalon bleu et une cravate bleu « Mitterrand ». « Pas de dérogation » demande t-il. « Vous, les étudiants, vous êtes des perturbateurs » lance le docteur assis à côté de sa boîte de pharmacie. « Ardo (le médecin du Comité de gestion de lutte sénégalaise), vous aussi » plaisante l’étudiant. Et tout le monde s’est mis à rire. Il est 17 heures. C’est véritable spectacle culturel qui commence. Les étudiants lutteurs démarrent les intimidations entre eux au rythme des « sabars ». Un étudiant lutteur, corne sur la bouche, une chéchia rouge avec des cauris apparaît dans l’enceinte. « Il ressemble à Paul Maurice »fait remarquer un spectateur. Il se fait arroser d’eau par son accompagnateur transformé en marabout de circonstance. De l’autre côté du stade, d’autres étudiants lutteurs, torse nu et jambes entourés de gris-gris font de même. Tout d’un coup, le stade retient son souffle. Des applaudissements fusèrent. C’est l’entrée de Hélène. « Le totem de l’Université » soutient un organisateur. Hélène fait vibrer le stade et met les spectateurs dans une ambiance de délire. Elle fredonne l’hymne phare des étudiants. « Nous disons non, nous disons non, camarade élèves, camarade étudiants. Il est temps, disons non, nous disons» chante t-elle accompagnée par les batteurs de tam-tam qui se perdent parfois dans leur gamme. « Vous êtes mes amis » se glorifie t-elle. « Que mes fans se lèvent » ordonne l’amie des étudiants. Le public composé en majorité d’étudiants adhère à sa cause et lui accorde la faveur. Il se met debout accompagné d’un tonnerre d’applaudissements scandant « Hélène, Hélène ». Le spectacle connaît ainsi, son apothéose. Hélène finira son show dans les tribunes demandant de l’argent son sport favoris. Pendant ce temps, les griottes poussent les lutteurs à se surpasser en chantant et le maître de cérémonie qui rappelle les Ipo Ngary et Iba Ndiaye Niokhobaye harangue la foule dans ses envolées lyriques. Vers les coups de 21 heures, le spectacle prend fin et les chutes sont spectaculaires les unes que les autres. Les Yékini, Baboye, le tigre de Fas en herbe ont gratifié le public venu nombreux d’une véritable ambiance festive, digne d’un grand combat de lutte.

samedi 18 avril 2009

Pa Seydou, un vendeur d’eau rompu à la tâche



Assis sous son parasol, les jambes en tailleur, entouré de ses nombreux bagages, le vieux Seydou attend désespérément l’arrivée d’une cliente. Après le stade Iba Mar DIOP, l’Ambassade de la Mauritanie, marché Kermél, ce sexagénaire a élu, aujourd’hui, domicile à la médina rue 15X4 depuis sept ans. Marié et père de deux enfants, Pa Seydou vit dans une habitation de fortune à coté de son « robinet ». « Je vis ici avec ma femme et mon fils. J’en avais deux mais l’autre est décédé. Oumar est, aujourd’hui, vendeur de journaux et il est mon seul espoir» confie le vieux dans un accent bien toucouleur. Ses difficultés proviennent malheureusement des clientes qui prêtent de l’eau et refusent parfois de payer. « Je cours derrière elles pour entre dans mes fonds et pourtant ce ne sont que des miettes » soutient-il avec amertume. Dés fois il lui arrive d’offrir gratuitement de l’eau s’il sent que la cliente est dans le besoin. « Si une personne vient me demander de l’eau pour des ablutions ou pour boire ou pour autre chose, je l’’offre gratuitement » souligne cet ancien vendeur de lait caillé reconverti en vendeur d’eau. Pa Seydou avoue par ailleurs qu’il gagne paisiblement sa vie et il n’envie personne. « J’ai choisi ce métier pour servir mes semblables » argue-il.

dimanche 12 avril 2009

Université Gaston BERGER de Saint-Louis : des étudiants pas du tout comme les autres.


Groupuscule, secte ou mouvement, Gas défraie la chronique à l’Université Gaston BERGER de Saint-Louis. Ses membres, tous étudiants sont liés par des codes, croyances non conventionnelles. Pour trouver une dénomination à leur communauté, ils n’ont pas cherché loin : c’est Gas comme GASTON le diminutif du parrain de l’Université de Saint-Louis. Selon le président, Alioune SENGHOR : « le mouvement Gas est une république et au lieu de délégué de jets (démembrement du village équivalent de pavillon), nous avons un vice président et des ministres ». En effet, les membres de Gas ont une façon particulière de lutter contre le stress. Les « gassiens » organisent tous les mercredis et samedis une séance appelée cinq minutes de folie. « C’est pour décompresser » argue le président qui ajoute que « cette séance est organisée au niveau du 3ème palier ». «Il y a des batteurs de tam-tam, des crieurs spécialisés et le ton est donné » renchérit-il. Gas est aussi un espace de dialogue et d’écoute pour ses membres. Chacun exprime librement ses opinions. En fait, une sorte de tribune d’échange, « ici ce n’est pas dire ce qu’on pense mais ce dont on sait quelque chose » précise le vice président, Bamba NDIAYE. Le mouvement Gas a, en outre, son propre langage, que seul les initiés comprennent et utilisent. Un vocabulaire inaccessible aux profanes. « Si on rencontre une fille pas du tout belle dans le campus, on dira que celle là c’est une voleuse ; s’il s’agit d’une fille moyenne on la nommera civile et si c’est une « bombe », là on dira que c’est une procureure » narre un membre du groupe. Cependant, le mouvement Gas fait l’objet de sarcasmes de la part des autres étudiants de l’Ugb. D’ailleurs, certains ne sont pas tendre avec eux. Selon certains étudiants, Gas signifie : « Groupement des Animaux de Sanar (village qui abrite l’Université) ». Mais les membres de Gas n’en ont cure. «Les étudiants ne comprennent pas et disent que nous sommes des cons. Toutefois, nous leurs disons que nous sommes cons et nous sommes fière de l’être » peste le Secrétaire général. Et les « gassiens » n’ont pas la langue dans leur poche. Ils répliquent en ces termes : « dans la forêt c’est-à-dire à Sanar, j’ai vu un singe qui s’appelle étudiant. Il me regardait c’est-à-dire mingui may xool, hahahaaaa…dama ré beug dé ».

vendredi 3 avril 2009

A la découverte des femmes gendarmes


Elles sont 50 jeunes filles âgées entre 18 et 20 ans à intégrer la gendarmerie , une première dans l'histoire des hommes en bleu. La formation dure deux ans et seul le sport les diffère des hommes. Selon le lieutenant Cheikh DIOUF "Sur l plan de la formation c sont les même modules. C'est seulement au niveau du sport qu'il y a différence. Là où on demande à un homme de faire 30 minutes pour huit kilomètres, on demanderaaux jeunes filles d'en faire 35 minutes. Donc, c'est e seul critère qui change". En effet, "une fois le diplôme d'aptitude technique premier et deuxième degré en poche ces jeunes files seront affectées aux différents services de la gendarmerie" poursuit le lieutenant. En outre, "les filles les plus remarquable physiquement seront orientées dans les unités d'interventions selon l'option du commandement c'est-à-dire l'état major" a-t-il ajouté. Toutefois le commandant d la compagnie des élèves sous-officiers féminin se souvient des premiers jours. Selon lui: " certaines filles avaient craqué mais, après elles ont su que c'est le prix à payer pour devenir gendarme et depuis l'ambiance est bon enfant" .

Ces jeunes filles sont conscientes de la mission qui les attend à la sortie. Et elles sont prêtes disent-ellles à servir la patrie avec dévouement...(à suivre)