Il est 16 heures en ce vendredi 24 avril 2009. Des groupes d’étudiants et habitants des quartiers environnants Fas, Gueule-Tapée convergent vers le stade de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où va se dérouler un tournoi de combat de lutte. Petit à petit le stade dénommé « stade de France » commence à refuser du monde. A l’entrée de la tribune, deux tables ont été installées. Deux hommes, casquette bien vissée s’inscrivent les « étudiants lutteurs ». D’un côté, les batteurs de tam-tam mettent de l’ambiance dans un rythme purement sérère et les haut-parleurs distillent en sourdine de la musique de la cantatrice Yandé Codou SENE. De l’autre, les organisateurs mettent les bouchés double pour les derniers réglages. A l’intérieur du terrain, l’enceinte est délimitée par des sacs de sables et deux projecteurs y sont braqués. 16 heures 30minute plus de place dans le stade, même les vendeurs de « seddo » et de cacahuétes sont au rendez vous. « Nous ne pouvons pas manqué cette manifestation. Il y a du monde et nous pouvons faire de belles affaires » argue Moussa GAYE, vendeur de « seddo » assis devant sa table et deux portales à la main. A quelques heures du démarrage, les étudiants retardataires arrivent et assaillent le monsieur chargé des inscriptions. « C’est fini nous étions là depuis 15 heures » annonce t-il dans un ton ferme. « Non grand, il faut ajouter nos noms sur la listes .Nous étions en cours » justifie un étudiant. Soudain, un autre arrive, bien habillé : chemise blanche assortie d’un pantalon bleu et une cravate bleu « Mitterrand ». « Pas de dérogation » demande t-il. « Vous, les étudiants, vous êtes des perturbateurs » lance le docteur assis à côté de sa boîte de pharmacie. « Ardo (le médecin du Comité de gestion de lutte sénégalaise), vous aussi » plaisante l’étudiant. Et tout le monde s’est mis à rire. Il est 17 heures. C’est véritable spectacle culturel qui commence. Les étudiants lutteurs démarrent les intimidations entre eux au rythme des « sabars ». Un étudiant lutteur, corne sur la bouche, une chéchia rouge avec des cauris apparaît dans l’enceinte. « Il ressemble à Paul Maurice »fait remarquer un spectateur. Il se fait arroser d’eau par son accompagnateur transformé en marabout de circonstance. De l’autre côté du stade, d’autres étudiants lutteurs, torse nu et jambes entourés de gris-gris font de même. Tout d’un coup, le stade retient son souffle. Des applaudissements fusèrent. C’est l’entrée de Hélène. « Le totem de l’Université » soutient un organisateur. Hélène fait vibrer le stade et met les spectateurs dans une ambiance de délire. Elle fredonne l’hymne phare des étudiants. « Nous disons non, nous disons non, camarade élèves, camarade étudiants. Il est temps, disons non, nous disons» chante t-elle accompagnée par les batteurs de tam-tam qui se perdent parfois dans leur gamme. « Vous êtes mes amis » se glorifie t-elle. « Que mes fans se lèvent » ordonne l’amie des étudiants. Le public composé en majorité d’étudiants adhère à sa cause et lui accorde la faveur. Il se met debout accompagné d’un tonnerre d’applaudissements scandant « Hélène, Hélène ». Le spectacle connaît ainsi, son apothéose. Hélène finira son show dans les tribunes demandant de l’argent son sport favoris. Pendant ce temps, les griottes poussent les lutteurs à se surpasser en chantant et le maître de cérémonie qui rappelle les Ipo Ngary et Iba Ndiaye Niokhobaye harangue la foule dans ses envolées lyriques. Vers les coups de 21 heures, le spectacle prend fin et les chutes sont spectaculaires les unes que les autres. Les Yékini, Baboye, le tigre de Fas en herbe ont gratifié le public venu nombreux d’une véritable ambiance festive, digne d’un grand combat de lutte.
lundi 27 avril 2009
Le temple du savoir transformé en arène de lutte en une après-midi
Il est 16 heures en ce vendredi 24 avril 2009. Des groupes d’étudiants et habitants des quartiers environnants Fas, Gueule-Tapée convergent vers le stade de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où va se dérouler un tournoi de combat de lutte. Petit à petit le stade dénommé « stade de France » commence à refuser du monde. A l’entrée de la tribune, deux tables ont été installées. Deux hommes, casquette bien vissée s’inscrivent les « étudiants lutteurs ». D’un côté, les batteurs de tam-tam mettent de l’ambiance dans un rythme purement sérère et les haut-parleurs distillent en sourdine de la musique de la cantatrice Yandé Codou SENE. De l’autre, les organisateurs mettent les bouchés double pour les derniers réglages. A l’intérieur du terrain, l’enceinte est délimitée par des sacs de sables et deux projecteurs y sont braqués. 16 heures 30minute plus de place dans le stade, même les vendeurs de « seddo » et de cacahuétes sont au rendez vous. « Nous ne pouvons pas manqué cette manifestation. Il y a du monde et nous pouvons faire de belles affaires » argue Moussa GAYE, vendeur de « seddo » assis devant sa table et deux portales à la main. A quelques heures du démarrage, les étudiants retardataires arrivent et assaillent le monsieur chargé des inscriptions. « C’est fini nous étions là depuis 15 heures » annonce t-il dans un ton ferme. « Non grand, il faut ajouter nos noms sur la listes .Nous étions en cours » justifie un étudiant. Soudain, un autre arrive, bien habillé : chemise blanche assortie d’un pantalon bleu et une cravate bleu « Mitterrand ». « Pas de dérogation » demande t-il. « Vous, les étudiants, vous êtes des perturbateurs » lance le docteur assis à côté de sa boîte de pharmacie. « Ardo (le médecin du Comité de gestion de lutte sénégalaise), vous aussi » plaisante l’étudiant. Et tout le monde s’est mis à rire. Il est 17 heures. C’est véritable spectacle culturel qui commence. Les étudiants lutteurs démarrent les intimidations entre eux au rythme des « sabars ». Un étudiant lutteur, corne sur la bouche, une chéchia rouge avec des cauris apparaît dans l’enceinte. « Il ressemble à Paul Maurice »fait remarquer un spectateur. Il se fait arroser d’eau par son accompagnateur transformé en marabout de circonstance. De l’autre côté du stade, d’autres étudiants lutteurs, torse nu et jambes entourés de gris-gris font de même. Tout d’un coup, le stade retient son souffle. Des applaudissements fusèrent. C’est l’entrée de Hélène. « Le totem de l’Université » soutient un organisateur. Hélène fait vibrer le stade et met les spectateurs dans une ambiance de délire. Elle fredonne l’hymne phare des étudiants. « Nous disons non, nous disons non, camarade élèves, camarade étudiants. Il est temps, disons non, nous disons» chante t-elle accompagnée par les batteurs de tam-tam qui se perdent parfois dans leur gamme. « Vous êtes mes amis » se glorifie t-elle. « Que mes fans se lèvent » ordonne l’amie des étudiants. Le public composé en majorité d’étudiants adhère à sa cause et lui accorde la faveur. Il se met debout accompagné d’un tonnerre d’applaudissements scandant « Hélène, Hélène ». Le spectacle connaît ainsi, son apothéose. Hélène finira son show dans les tribunes demandant de l’argent son sport favoris. Pendant ce temps, les griottes poussent les lutteurs à se surpasser en chantant et le maître de cérémonie qui rappelle les Ipo Ngary et Iba Ndiaye Niokhobaye harangue la foule dans ses envolées lyriques. Vers les coups de 21 heures, le spectacle prend fin et les chutes sont spectaculaires les unes que les autres. Les Yékini, Baboye, le tigre de Fas en herbe ont gratifié le public venu nombreux d’une véritable ambiance festive, digne d’un grand combat de lutte.
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maitre dans le reportage. merci de me faire vivre l'ambiance malgré mon absence.a
RépondreSupprimerpropos de l'évènement je crois qu'au dela de l'aspect culturelle,il traduit une passation de service entre la force de l'argument et l'argument de la force
nous avons vécu l'évènement malgré notre absence MERCI
RépondreSupprimerau dela de l'aspect culturel,la manifestation traduit la cessation de la place de la force de l'argument par l'argument de la force chez les étu
RépondreSupprimerdiants